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Yamoussoukro La vérité sur les palabres dans les plantations d’Houphouët
Ce que les travailleurs de Toumbokro et le Gouverneur se sont dit

 

15 Juin 2009
 

Que se passe t-il dans les plantations gracieusement offertes à l’Etat de Côte d’Ivoire par feu le président Félix Houphouët-Boigny ? Beaucoup de bruits courent ces derniers temps sur la gestion de ce patrimoine de l’Etat dont a la charge le District de Yamoussoukro. Des voix s’élèvent ça et là pour dénoncer une sorte de mainmise dudit District sur un bien public qui ne relèverait pas de ses compétences. Dans un document qui circule dans les rédactions et dont nous avons eu écho, des plaignants vont jusqu’à indexer le gouverneur des Lacs, remettant en cause la légalité de son implication dans la gestion des plantations de Toumbokro non sans lui imputer un détournement des revenus desdites plantations. Pour mieux comprendre le dossier, nous avons approché toutes les parties concernées, du moins les responsables de toutes les entités organisées dans le patrimoine de Toumbokro, dont la version permet de comprendre cette autre affaire qui commence à faire couler encre et salive. Etat des lieux Etendues sur une superficie de 2000 ha, les plantations de cacao et de café de feu le Président Félix Houphouët-Boigny sont depuis 1977, les propriétés de l’Etat de Côte d’Ivoire. Et ce, par la volonté du défunt chef de l’Etat lui-même qui, de son vivant, en a fait don à la nation. Situées dans les villages de Toumbokro et de Geoffroy, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Yamoussoukro, sur l’axe de Bouaflé, ces plantations que l’Etat ne parvenait plus à entretenir, ont été cédées en juin 2004, par courrier du ministère de l’Agriculture, au District de Yamoussoukro, en application de la loi de 2003 portant transfert des compétences aux collectivités décentralisées. Depuis cette date, c’est la levée de boucliers. Il ne se passe plus de temps sans que la gestion de la plantation ne suscite des réactions. Si pour les travailleurs de ces plantations (avec qui nous avons échangé lors de notre passage dans ces plantations), rien ne les oppose véritablement au District en charge de la gestion desdites propriétés, il n’en est pas ne même pour certains responsables syndicaux, notamment de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), qui dénoncent le non-paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaires. ” Les travailleurs sont à plus de 40 mois sans salaire “, clame sans cesse à chaque célébration de la fête du travail, M. Ouphouët Kouassi, secrétaire régional de la section locale de l’UGTCI à Yamoussoukro. Ce dernier soutient mordicus que les moyens existent pour faire face aux difficultés de ses pairs et lui. Seulement, décrie-t-il, ‘’ces moyens sont mal utilisés’’. Comment ? Point d’explication. Toujours est-il que les regards se tournent vers le District et ses premiers responsables. Le Gouverneur Apollinaire N’dri et ses hommes peuvent-ils être mis en cause ? Difficile de le dire quand l’on remonte l’objet et les interventions à une rencontre de vérité qu’il a convoquée lui-même, il y a un mois relativement aux supputations sur son compte. Le procès-verbal de ladite rencontre, qui a vu la participation de toutes les composantes des travailleurs et habitants des plantations, retrace toute l’ambiance et l’état des lieux à Toumbokro et à Geoffroy. Face-à-face de vérité Aucune des composantes des différents intervenants dans les plantations de café et de cacao de Geoffroy et de Toumbokro n’a manqué à la réunion convoquée par le Gouverneur N’dri Apollinaire. Honoré Zouamoin, chef du village de Geoffroy et chef d’activité cacao des plantations, Hervé Kouassi Kouamé, délégué du personnel de la Plantation, Ousséni Ouédraogo, chef de bloc et de la communauté Burkinabé, Koffi Kouamé, responsable syndical de la plantation, Robert Guéhi, superviseur général de la plantation de Toumbokro et Ouphouët Kouassi, secrétaire régional de l’UGTCI, ont tous répondu à l’appel. Chacun accompagné de deux membres de sa structure. Tour à tour, selon le compte-rendu à nous fait, ces responsables ont eu le temps d’exposer leurs préoccupations et de donner les fondements des supputations montantes contre le District ces derniers temps. En premier, le responsable syndical des plantations a fait l’état de la misère que vivent les travailleurs en faisant cas d’arriérés de salaire qui, dira t-ils, cumulent à 51 mois d’impayés. L’homme reconnaît cependant des efforts faits en faveur des travailleurs depuis la prise en main des activités par le District. Ses propos sont repris par le délégué du personnel qui insiste, lui, sur les difficultés pour les travailleurs de rencontrer le Gouverneur et lui exposer leurs problèmes. Un cas qu’il n’hésite pas à mettre sur le compte des problèmes de communication entre le District et eux. Afin d’apaiser les esprits, Hervé Kouassi propose un gentleman agreement consistant en l’octroi de bulletins de salaire aux employés à chaque paie, tout en plaidant pour des primes de transport et la prise en charge des frais médicaux de ceux-ci. En félicitant le District pour ses efforts de relève des plantations, le chef du village de Geoffroy s’appesantira, à son tour d’intervention, sur la question du foncier suggérant que soit délimitées les plantations ‘’pour éviter les palabres avec les propriétaires fonciers’’. Le représentant de la communauté Burkinabé ne sera point en reste des reconnaissances au District et à ses responsables. Lui qui a tenu à exhorter tous les employés des plantations à se mettre à la tâche, arguant de ce que ” c’est en travaillant, en allant nettoyer les plantations, en allant cueillir les cabosses que le Gouverneur aura les moyens pour face aux problèmes à lui soumis “. Ousséni Ouédraogo ne manquera, pas de saluer l’initiative de l’élu du District qui leur permet d’oublier les pénibles moments vécus jusque dans un passé proche, lorsque l’Etat avait encore la gestion des plantations. D’où viennent-ils alors les incriminations contre M. N’dri Apollinaire et ses services ? C’est ce que ne comprendra pas Robert Guéhi qui regrette les supputations et révèle, documents à l’appui, que depuis la prise en main de la gestion des plantations en 2004 par le District, seulement deux mois de rétribution restent à payer à certains agents ayant effectivement accompli leur devoir. Le superviseur des plantations n’hésitera d’ailleurs pas à proposer un rajeunissement du personnel, invitant le Gouverneur à relancer des contrats de travail pour permettre aux travailleurs de faire face à la tâche. ” C’est en travaillant d’arrache-pied qu’on pourra être payé “, a-t-il conclu. C’est le secrétaire régional de l’UGTCI qui a bouclé la série des interventions, dénonçant qu’il n’a pas été reçu, jusqu’à la rencontre avec toutes les composantes des plantations par le Gouverneur qu’il aura cherché en vain à voir. Ceci dit, Ouphouët Kouassi a souligné avoir transmis, à son niveau, ses observations à sa Centrale syndicale. Toute chose pour laquelle il ne voyait plus aucun intérêt à la concertation convoquée par le District. Le Gouverneur N’dri a déploré cette intervention en regrettant avec le leader de l’UGTCI que celui-ci n’ait introduit une demande d’audience en bonne et due forme à ses services. L’autorité qu’il est ne pouvant pas s’arrêter à tout bout de champ pour régler des problèmes au pied levé avec tous ceux qui l’interpellent çà et là. Il soulignera en se réjouissant, toutefois, qu’aucune divergence ne l’oppose véritablement à ses interlocuteurs qu’il a invités à se mettre au-dessus de toute autre forme de considération pour ne voir que l’intérêt commun qui les lie, à savoir la bonne santé des plantations. ” Dans cette affaire, notre banque à tous, ce sont les cacaoyers et les caféiers “, a conclu à l’endroit des délégués de Toumbokro et de Geoffroy, le Gouverneur non sans les exhorter à se mettre au travail. D’où viennent donc les attaques contre sa personne ? Difficile de le dire, car aucun des interlocuteurs sus-mentionnés n’ose s’attribuer la paternité de tout ce qu’on reproche à l’élu du District, qui a accepté de s’ouvrir à nous et de nous dire sa part de vérité dans un entretien qu’il nous a accordé sur cette affaire.
Qui en veut au Gouverneur N’dri Apollinaire ? Le dossier circule sous cape dans des rédactions. ‘’Le Gouverneur a détourné plus d’un demi-milliard de FCFA, fruit des plantations de feu le président Félix Houphouët-Boigny dont il s’est accaparé la gestion’’. Aussitôt cette information reçue, nous décidons de remonter les faits. Le Gouverneur étant encore en vie pour s’expliquer lui-même et les plantations indiquées abritant encore des travailleurs susceptibles de parler de leur propre misère. Mis sur le coup, notre correspondant dans la région des Lacs entame les investigations. Sur le cours des faits, il tombe sur un procès-verbal de réunion. Un document qui tombe à pic, d’autant plus qu’il résume toute l’ambiance dans les plantations de Toumbokro. La réunion en question n’est pas ordinaire. Il s’agit bel et bien d’une rencontre entre le Gouverneur et les représentants légaux des plantations. Chefs de village, superviseur des plantations, délégués syndicaux, etc. Ceux-là même qui, s’il y a problème, sont les premiers à monter au créneau pour les dénoncer. Ils n’ont point eu la langue dans la poche et ont courageusement exposé devant le Gouverneur leurs préoccupations. A part le représentant local de l’UGTCI, qui n’a trouvé aucun intérêt à répéter à ce conclave ses observations déjà transmises à sa Centrale. Même si c’était le cas, qu’est-ce qui empêchait M. Ouphouët Kouassi, qui se plaint de n’avoir pas été reçu plus tôt par le District, de saisir l’occasion pour rechercher des solutions aux problèmes de ses syndiqués ? Ne pouvait-il pas prendre des instructions auprès de sa hiérarchie et jouer pleinement son rôle de leader local comme il l’a toujours fait ? Pourquoi a t-il choisi de ne pas parler ? Bref, pour un linge qui pouvait simplement se laver en famille, tout le monde entier en est saisi via les médias. A moins, que le procès-verbal de la réunion du 18 mai ne soit exact, il n’y avait pas matière à polémique. Koffi Kouamé, qui est le responsable syndical des plantations, réclame 51 mois d’arriérés de salaires impayés. Mais, Robert Guéhi, le Superviseur général des plantations qui n’a aucun intérêt à le faire, soutient tout autre chose en révélant, document à l’appui, que depuis la prise en main de la gestion desdites plantations par le district, seuls deux mois de salaire restent à payer. Le débat en est là sur le détournement d’un demi-milliard par le Gouverneur, comme il a été communiqué à des confrères. Pourquoi ne parle-t-on pas de ces centaines de millions détournés dans le procès-verbal ? Pourquoi ceux qui le dénoncent n’engagent-ils pas d’action contre le District et choisissent la voie de presse ? Est-ce une cabale contre le Gouverneur et ses collaborateurs ? Par ces temps de précampagne électorale, l’on n’est pas loin de cette hypothèse. Surtout dans la zone de Yamoussoukro, objet de toutes les convoitises.

 

F.D.BONY
Blaise BONSIE à Yamoussoukro

 
 
 
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